Thomas G.

Ingénieur paysagiste chez Alliance Paysage

J’ai testé le diagnostic dans l’idée d’estimer si les paysagistes adhérents au réseau Alliance Paysage pourraient l’utiliser au quotidien dans leur travail. Je l’utilise aussi dans le cadre de mes formations à l’approche naturelle des jardins et c’est un outil de sensibilisation très pertinent, qui a suscité des réactions vraiment intéressantes de la part des adhérents, des questions, des approfondissements.

Je suis fondamentalement persuadé qu’un paysagiste ne fait pas ce métier parce qu’il veut faire du béton, mais parce qu’il aime la nature. Au cours de mes formations, je mets les apprenants en position de retrouver leur « pourquoi » initial, de s’y reconnecter, puis nous allons diagnostiquer un jardin. Au quotidien, ils peuvent oublier les bonnes pratiques, ou ne pas les adopter, pour de multiples raisons, par exemple un manque de formation, une inquiétude sur la réaction du client ou un cahier des charges incohérents. Dès qu’ils ont de la place pour prendre du recul apparaissent les évidences : manque de diversité, espaces moins attractifs pour les insectes, etc. Avec cette démarche, ils sont plus attentifs qu’habituellement.

Le diagnostic est facilement compréhensible, particulièrement pédagogique, simple à prendre en main et à réaliser. Il est pratique pour expliquer les principes de la gestion écologique, mais aussi d’un point de vue commercial, pour prouver la qualité et l’approche complète du métier, et le fait que la biodiversité est réellement prise en compte. Il contribue aussi à ce que le paysagiste garde cela en tête. Nous l’utilisons également pour ajouter une brique « biodiversité » aux démarches d’éco conception que nous menons actuellement.

Et enfin, il touche à une motivation profonde : la protection des pollinisateurs et de la biodiversité en général. Je constate un changement de posture, amené par les nouveaux arrivants, jeunes ou en reconversion, mais aussi par les clients. Les études montrent que le marché évolue. Il y a donc une opportunité commerciale à répondre à ce marché, à adopter d’autres manières de faire, de gérer les espaces, d’accompagner.

Crédit photo : ©Anne Gentilleau photographie