Favoriser les insectes pollinisateurs

Les pollinisateurs sont en danger. Que l'on soit particulier ou professionnel, jardinier ou paysan, urbain ou rural, citoyen ou collectivité, enfant ou adulte, tout le monde peut agir pour leur protection. Favoriser les zones naturelles et la végétation spontanée est essentiel. Offrir gîte et couvert aux pollinisateurs et à la vie sauvage n'est pas compliqué. Il suffit mettre à disposition des espaces de nidification et des espèces adaptées pour leur alimentation.

Retrouver la fonctionnalité des milieux

Il est possible d'adapter les choix d'espèces, d'aménagements, de gestion favorable partout : sur les balcons, dans les jardins, les pieds d’immeubles, de copropriétés ou d’entreprises, les espaces verts et les parcs, les bords de route et de champs, les lisères de boisements et de haies… Les plantes herbacées, arbustes et arbres doivent être non horticoles ou non exotiques. De trop nombreux espaces sont dégradés ou appauvris et doivent être reconstitués et restitués.

L’objectif est de retrouver des milieux fonctionnels pour accueillir et faire transiter des communautés de pollinisateurs diversifiées et la biodiversité en général.

Mosaïques d’habitats, aménagements fonctionnels et végétalisation

Mosaïques d’habitats, aménagements fonctionnels et végétalisation

Certains milieux naturels parmi les plus riches sont devenus encore plus rares ou ont été fortement dégradés : zones humides, pelouses sèches, milieux pionniers sableux, haies… Or ils entrent pleinement dans la mosaïque d’habitats et de micro-habitats dont les pollinisateurs ont besoin.

Augmenter (rapidement et efficacement) la capacité d’accueil d’un site pour les pollinisateurs est souvent nécessaire. Talus, buttes, sol tassé, tas de bois, de sable et pierriers sont quelques aménagements simples qui peuvent répondre à certains manques d’espaces de nidification. Mais les ressources alimentaires sont évidemment primordiales. Ainsi l’acceptation d’une végétation sauvage et locale, ainsi que le travail sur les techniques et périodes de fauche restent souvent essentiels. La création de haies ou de mares peut renforcer encore la diversité végétale et animale d’un site.

Installer un hôtel à insectes n’est pas une solution pour les abeilles !

Installer un hôtel à insectes n’est pas une solution pour les abeilles !

Les hôtels à insectes peuvent avoir un rôle pédagogique, mais n'ont pas d'intérêt écologique. Sur les centaines d'espèces d'abeilles, seules quelques-unes (très) communes peuvent nicher dans ces aménagements. Or ces quelques espèces qui précisément nichent facilement et partout n'en ont pas besoin. C'est un peu comme installer des nids spécifiques pour les pies ou les corbeaux : ce n'est pas utile, ils n'en ont pas besoin.

D'autre part, le nombre et la promiscuité des nids peuvent favoriser certains parasites (acariens, bactéries, champignons...). Cela peut donc être délétère. Il n'est cependant pas question de nettoyer les nids et de se substituer à la diversité des comportements naturels possibles et donc à l'adaptation des populations.

Ces petites structures géométriques sont des éléments pédagogiques : ils représentent un amas d’éléments qui devraient se trouver dans l’environnement proche : paille, tige, branches, pierres, terre… Il s'agit donc d'un amas de débris bien ordonné. Il est nettement préférable et logique de laisser cette diversité d'éléments en place, disséminés, ou en petit tas, là où ils seront utiles et bénéfiques.

Un Plan pour les pollinisateurs

Porté par les ministères de la Transition écologique, et de l’Agriculture et de l’Alimentation, le plan pollinisateur porte sur la période 2021-2026. Le plan pollinisateur ne s’intéresse pas à une seule espèce mais à un « service » global rendu par les écosystèmes. Il vise à susciter la mobilisation des acteurs et mise sur le potentiel d’essaimage et de démultiplication des actions, pour réussir ses objectifs globaux : enrayer le déclin de ces insectes et maintenir leurs populations en préservant ou restaurant leur habitat et leurs conditions de développement, ainsi qu’en améliorant les ressources florales, bases de leur alimentation, en quantité, diversité et qualité. Décliné en 6 axes, il rassemble des mesures concrètes en faveur des insectes pollinisateurs sauvages et des abeilles domestiques, pour restaurer leurs habitats et améliorer leurs ressources alimentaires disponibles, ainsi que pour restaurer les services écologiques rendus par la pollinisation.

Les 6 axes thématiques du Plan pollinisateur sont les suivants :

  • Amélioration des connaissances scientifiques ;
  • Leviers économiques et d'accompagnements des agriculteurs, apiculteurs et forestiers ;
  • Accompagnement des autres secteurs d’activités (aménagements urbains, infrastructures linéaires, sites industriels, sites à grande emprise foncière, aires protégées) ;
  • Préservation du bon état de santé des abeilles et autres pollinisateurs ;
  • Réglementation pour la protection des pollinisateurs lors de l'autorisation et l'utilisation des produits phytopharmaceutiques ;
  • Partage des pratiques agricoles favorables aux pollinisateurs.